La transcommunication, ou TCI (TransCommunication Instrumentale), est un domaine fascinant qui intrigue autant qu'il divise. Alors tentons d'y voir un peu plus clair...
L'idée de pouvoir communiquer avec des entités de l'au-delà à travers des moyens techniques (radios, magnétophones, téléphones, écrans, etc.) soulève des questions fondamentales sur la nature de la conscience, la vie après la mort, et les limites de notre compréhension scientifique.
Cependant, comme pour tout phénomène aux frontières du connu, la transcommunication est également un terreau fertile pour les interprétations abusives, les fraudes et les illusions. Il est donc impératif de séparer le bon grain de l'ivraie pour aborder ce sujet avec discernement.
Qu'est-ce que la Transcommunication (rappel) ?
La transcommunication repose sur le principe que des "voix" ou des "images" d'origine inexpliquée peuvent être captées via des appareils électroniques. Les premières expériences remontent aux années 1950 et 1960, avec des pionniers comme Konstantin Raudive, qui affirmait enregistrer des voix de défunts sur bande magnétique. Depuis, le champ s'est diversifié, incluant :
• PVE (Phénomènes de Voix Électroniques) : Des voix, parfois articulées, entendues sur des enregistrements qui ne devraient contenir que du bruit de fond.
• Transimages : Des images ou des silhouettes apparaissant sur des écrans de télévision, des photographies ou des ordinateurs.
• Transmatérialisation : Des cas plus rares et controversés où des objets ou des messages physiques seraient produits.
Les adeptes de la TCI, comme moi, y voient une preuve de survie de la conscience après la mort et une opportunité de renouer avec des êtres chers disparus.
L'Ivraie : Démystifier les illusions et les fraudes...et les "mauvaises rencontres"
Le scepticisme est de mise en transcommunication, car de nombreux phénomènes peuvent être expliqués par des causes naturelles ou des malentendus :
• La paréidolie auditive et visuelle : Notre cerveau a tendance à trouver des formes ou des significations dans des stimuli ambigus. Le bruit blanc ou les interférences peuvent ainsi être interprétés comme des voix ou des images.
• Les interférences radio ou électromagnétiques : Des signaux provenant d'autres sources (stations de radio lointaines, équipements électroniques) peuvent être captés involontairement et pris pour des communications.
• La suggestibilité : L'attente de percevoir un message peut influencer notre interprétation des sons ou des images, menant à des confirmations biaisées.
• La fraude délibérée : Malheureusement, comme dans de nombreux domaines touchant au paranormal, il existe des individus malhonnêtes qui fabriquent des preuves pour tromper autrui, souvent à des fins lucratives ou pour obtenir de l'attention. Des logiciels de manipulation audio ou vidéo peuvent être utilisés pour créer de fausses "voix" ou "images".
• Les biais cognitifs : La mémoire sélective, la pensée magique et d'autres biais peuvent nous amener à privilégier les "preuves" qui confirment nos croyances et à ignorer celles qui les infirment.
• Les "mauvaises rencontres" : Nous ne sommes plus là dans la matière ou le psychisme. Il s'agit de transcommunication avec ce que l'on nomme communément le bas astral. En général, ces phénomènes se produisent lorsque le transcommunicateur, ou la personne faisant appel à lui (ou elle), n'est pas dans un état psychologique suffisamment stable pour effectuer une communication (déprime, fatigue physique...), mais aussi simplement juste par curiosité sans approche spirituelle (la transcommunication n'est pas un jeu). Il est alors fréquent, dans ces cas-là, de recevoir des messages qui peuvent complètement vous déstabiliser dans le mauvais sens du terme.
Soyez prudent.
Le Bon Grain : Une approche rigoureuse et ouverte
Malgré les écueils, certains chercheurs et expérimentateurs tentent d'aborder la transcommunication avec une démarche rigoureuse et scientifique, cherchant à isoler les phénomènes potentiellement authentiques des artefacts et des supercheries. Pour séparer le bon grain de l'ivraie, plusieurs pistes sont essentielles :
• Le protocole expérimental strict : Des expériences contrôlées, reproductibles et enregistrées, où toutes les variables sont prises en compte pour éliminer les explications conventionnelles. Cela inclut l'utilisation d'équipements de haute qualité, des environnements isolés des interférences, et des analyses approfondies des données.
• L'analyse objective : Les enregistrements doivent être analysés par des tiers indépendants et non prévenus, utilisant des outils d'analyse audio et vidéo pour détecter toute manipulation ou anomalie.
• La validation croisée : La répétition des expériences par différentes équipes dans des conditions variées pour confirmer la robustesse des résultats.
• L'approche multidisciplinaire : Impliquer des experts en acoustique, en électronique, en psychologie cognitive et en statistiques pour une analyse complète des phénomènes.
• La prudence dans l'interprétation : Ne pas sauter aux conclusions et reconnaître que "inexpliqué" ne signifie pas automatiquement "paranormal". Une approche critique est fondamentale.
• La documentation transparente : Publier les méthodes et les résultats, qu'ils soient positifs ou négatifs, pour permettre une évaluation par la communauté scientifique et le public.
La transcommunication reste un domaine à explorer avec une curiosité ouverte mais un esprit critique aiguisé. En délaissant les récits sensationnalistes et en adoptant une approche rigoureuse, il est possible de démêler les véritables questions des illusions. C'est en faisant preuve de discernement et en exigeant des preuves solides que l'on pourra, peut-être un jour, éclairer les mystères qui entourent ces phénomènes.
Mais ...
Toutes ces considérations ne suffisent pas à elles seules à distinguer le bon grain de l'ivraie. De tout cela, sont exemptes toutes notions de spiritualité, de foi ou de croyance intime.
L'approche dont je parle au-dessus ne parle de ce qui peut être plus ou moins démontré ou expliqué. Elle permet toutefois de faire une forme de tri. Tout ce qui échappe encore à notre compréhension ou qui ne réponds pas à votre attente ne doit pas être forcément écartée. Il peut arriver que certains messages reçus soient prédictifs, ils ne répondent pas le jour J, mais seront compréhensibles des semaines voir des mois après.
Il y a les incrédules, celles et ceux qui n'y voient que des élucubrations
Libre à nous de croire ou de ne pas croire. Ce qui ne s'explique pas aujourd'hui trouvera peut-être un jour une explication ou peut-être pas... il faut accepter cet état de fait.
Combien de personnes ont été condamnées au bûcher au Moyen-Age, pour des raisons qui s'expliquent de façon rationnelle aujourd'hui, qui étaient incrédules au final ?
L'inexplicable fait avancer la science ; l'un s'accomode très bien de l'autre et sont même complémentaires. N'est pas absurde celui qui croit, il demeure ouvert d'esprit. Est absurde celui qui affirme son incrédulité sans pouvoir la démontrer.